Fès, 12 juin 2022. Pour Ibrahim, descendant des Maalouf, famille de lettrés laïcs ou hommes de foi, « Toute musique est spirituelle ». L’électron libre de la(des) musique(s), âme nomade, et ses compagnons de route « haïdoutines », fanfare de brigands aux grands cœurs, déchirent de leur voix de cuivre, depuis des siècles, l’adversité et l’humiliation.
En tout cas, sacrée fête, hier soir, que cette sacrée musique, portée par un vent chaud venue des steppes : « Un métissage de dingue » dixit Maalouf. Soirée de dingues, oui ! Après tout, après le septième jour, vient le dimanche, dernier épisode de notre Fès Festival.
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Dernière ligne droite vers l’ineffable… Dernière chance de rendre grâce à l’émouvante synagogue-musée Aben Danan, pour (re)voir le cycle « Espenbaum » (à 15h) de Michaël Levinas avec la soprano Marion Grange. Pour le compositeur, fils de philosophe, de retour à la source marocaine : « La langue de Celan [qu’il habille de ses mélodies], pleure toujours. Elle crie, elle tremble. »
Les palmiers et les bambous de Jnan Sbil trembleront aussi (à 17h) lorsque soufflera « L’ensemble La Tempête », tel le vent de l’histoire qui balaye des millénaires de civilisation et se joue des géographies monothéistes.« De Fès à Jérusalem » finira de convaincre le festivalier œcuménique que « Chaque chant entre en résonance avec une toute infime partie de l’édifice que nous habitons, mais aussi avec nos propres sentiments, fruits de nos éducations diverses »…
Toujours aussi élégant, le manoir d’Adiyel, prêtera (à 19h) son architecture ciselée aux architectures polyphoniques des confréries de Sardaigne, voix mâles, âpres, rugueuses, voluptueuses ,et parfois angéliques, qui plongent leurs racines dans la terre de leur île méditerranéenne et en sont comme l’émanation.
Restera au festivalier fassi ou résident, lorsque les citadins pressés des capitales côtières auront repris la route, à se livrer entièrement au « samâa » avec les frères de l’Ensemble Al Zawiya d’Oman qui passeront le relais de l’ascension céleste à l’Orchestre de Fès et aux Chantres de Meknès, sous la direction de Mohamed Briouel. Musiciens et « monchidines », vocalistes du sacré, tracent une voie escarpée et lumineuse « entre transitions modulantes et contrastes rythmiques ».
Aux Méridines (à 23h), la Tariqa Wazaniya finira d’entraîner le festivalier repu sur la voie de purification.
Merci Fès d’avoir partagé, de nouveau, avec le monde, ta sagesse éternelle et universelle.
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Marouane Belhabes
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